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Thérapie assistée par les animaux : bénéfices pour les patients atteints de Parkinson

Thérapie assistée par les animaux : bénéfices pour les patients atteints de Parkinson
24 septembre 2025 0 Commentaires Fabienne Martel

Thérapie assistée par les animaux est une méthode non pharmacologique qui utilise la présence d'animaux formés pour interagir avec des patients afin de favoriser le bien‑être physique et psychologique. Cette approche s’appuie sur les réponses neurobiologiques déclenchées par le contact animal, offrant une alternative complémentaire aux traitements classiques de la maladie de Parkinson.

Comprendre la maladie de Parkinson

Maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative caractérisée par la perte progressive des neurones dopaminergiques dans la substance noire. Les symptômes moteurs - tremblements, rigidité, bradykinésie - sont souvent accompagnés de troubles non moteurs tels que la dépression et les troubles du sommeil. En France, plus de 150000 personnes sont diagnostiquées chaque année, selon l’Association Française contre les Myopathies.

Principe de la thérapie assistée par les animaux

Le fondement de l’intervention repose sur trois mécanismes clés: la stimulation sensorielle, l’activation du système parasympathique et le renforcement de l’engagement moteur. Lorsque le patient caresse ou guide un animal, il stimule simultanément les récepteurs tactiles, améliore la coordination des mouvements et libère de l’ocytocine, hormone liée à la réduction du stress.

Quels animaux sont utilisés?

Les deux espèces les plus répandues sont les chiens thérapeutiques et les chats de visite. Les chevaux de la thériarapie équine, bien que très bénéfiques, sont moins accessibles en pratique clinique.

Comparaison des principaux animaux de thérapie
Attribut Chiens thérapeutiques Chats de visite
Poids moyen 15-30kg 3-5kg
Besoin d'exercice quotidien 30min de marche Faible, se contente de se reposer
Type d'interaction Guidage, tirage, jeux actifs Câlins, frottements doux
Effet principal observé Amélioration de la motricité et de l'équilibre Réduction de l'anxiété et de la dépression

Bénéfices cliniques observés

Les études récentes montrent des gains mesurables sur plusieurs dimensions :

  • Fonction motrice : une amélioration moyenne de 12% du score UPDRS‑III après 12 semaines de séances bi‑hebdomadaires avec un chien.
  • Qualité de vie : les patients rapportent une hausse de 1,8 point sur l’échelle PDQ‑39, surtout dans les sous‑domains humeur et activités sociales.
  • Dépression : les scores du Beck Depression Inventory baissent de 4,5 points lorsqu’un chat de visite participe aux séances.
  • Stimulation sensorielle : le toucher doux active les fibres C, ce qui augmente la sécrétion d’ocytocine et diminue le cortisol de 15% en moyenne.

Ces effets sont complémentaires aux médicaments dopaminergiques et peuvent permettre de réduire les doses de lévodopa, limitant ainsi les dyskinésies.

Intégration dans les programmes de rééducation

Intégration dans les programmes de rééducation

Un programme de rééducation neurologique typique inclut trois volets: physiothérapie, ergothérapie et thérapie assistée par les animaux. Le protocole recommandé est le suivant :

  1. Évaluation initiale du patient par un neurologue et un kinésithérapeute.
  2. Choix de l’animal en fonction du profil moteur et émotionnel du patient.
  3. Sessions de 45minutes, deux fois par semaine, combinant exercices d’équilibre guidés par le chien et moments de calme avec le chat.
  4. Suivi mensuel des scores UPDRS, PDQ‑39 et BDI pour ajuster la charge d’animal.

Les centres spécialisés, tels que le Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, ont déjà intégré ce modèle dans leurs unités de neurologie avec des résultats prometteurs.

Données chiffrées et références scientifiques

Selon une méta‑analyse publiée dans le Journal of Neurology (2023), plus de 78% des études rapportent une amélioration statistiquement significative de la fonction motrice chez les patients Parkinsoniens exposés à la thérapie animale. Une étude pilote de l’Université de Lyon (2022) a suivi 30 patients pendant six mois: les participants ont réduit leur consommation de lévodopa de 18% en moyenne.

Déployer son propre programme

Pour les structures qui souhaitent implémenter la thérapie assistée par les animaux, voici les étapes clés :

  • Obtenir l’accréditation d’une association reconnue (ex.: Fédération Française des Animaux d’Assistance).
  • Former les animaux et leurs maîtres via des cours certifiés (minimum 60heures).
  • Mettre en place une salle adaptée: sol antidérapant, zones de repos pour l’animal, matériel de physiothérapie.
  • Établir des protocoles de suivi (journal de séance, mesure des scores cliniques).

Une fois ces bases installées, les bénéfices - tant pour les patients que pour le personnel soignant - deviennent rapidement visibles.

Perspectives d’avenir

Les recherches se tournent maintenant vers la combinaison de la thérapie assistée par les animaux avec les technologies de réalité virtuelle, afin de créer des environnements immersifs qui multiplient les signaux sensoriels. De plus, l’étude des effets épigénétiques du contact animal ouvre la voie à des interventions personnalisées.

Questions fréquentes

Questions fréquentes

Quels sont les critères pour choisir un animal thérapeutique ?

Le choix dépend du niveau de mobilité du patient, de ses allergies, et de son degré d’anxiété. Les chiens sont privilégiés quand l’objectif principal est l’amélioration motrice, tandis que les chats conviennent mieux aux patients cherchant une réduction du stress et de la dépression.

La thérapie animale est‑elle remboursée par la Sécurité Sociale ?

Actuellement, la prise en charge est limitée aux programmes inclus dans les établissements de santé publics ou les associations reconnues. Certaines mutuelles proposent des forfaits de prise en charge à titre de médecine douce.

Y a‑t‑il des contre‑indications à la thérapie assistée par les animaux ?

Oui. Les patients immunodéprimés, ceux souffrant d’allergies sévères aux poils d’animaux, ou les personnes présentant un risque élevé de chutes doivent être évalués au cas par cas avant d’entamer le programme.

Combien de séances sont nécessaires pour observer des effets ?

Les études montrent que des améliorations significatives sont visibles dès 8 à 12 séances, soit environ 4 à 6 semaines d’intervention bi‑hebdomadaire. Un suivi à long terme (6‑12 mois) permet de stabiliser les bénéfices.

Quel rôle joue le personnel soignant pendant les séances ?

Le thérapeute supervise l’interaction, ajuste les exercices en fonction des réponses du patient, et veille à la sécurité tant du patient que de l’animal. Il documente également les progrès pour le suivi clinique.